« Les femmes noires sont harcelées en permanence ici »
Andrea – Maroc
Ici, les gens pensent que les Subsahariennes sont des filles faciles, et les femmes noires sont harcelées en permanence ici.
En tant qu’étudiante gabonaise à Rabat, je peux vous dire qu’il m’est arrivé plein d’incidents et que je suis devenue très méfiante.
Un jour, je marchais, un mec est passé devant moi à vélo et m’a dit que si je le suivais dans cette rue, il me donnerait 200 dirhams… Il a tourné, et j’ai vu qu’il m’attendait au bout d’une rue…
Fréquemment dans la rue, des hommes me suivent. Quand je m’arrête, la personne s’arrête, quand je traverse, la personne traverse, c’est assez flippant. A la fin ça rend vraiment parano. A chaque fois que je marche, je vérifie que personne ne me suit. Cette année, un matin en plein ramadan, je me suis aperçue qu’un mec me suivait, puis il a disparu quand j’ai traversé. En continuant ma route, j’ai senti quelqu’un qui me touchait la fesse. J’avais un sachet à la main et par réflexe, j’ai lancé le sachet. La personne s’est fait mal et ensuite elle a continué son chemin. Là des gens se sont arrêtés pour m’aider à ramasser mes affaires et un monsieur qui a vu la scène est venu me dire qu’il ne fallait pas tenir compte ça, que tous les Marocains n’étaient pas comme ça, et que lui n’avait surement pas toute sa tête…
Au Gabon ce n’est pas comme ça. Au Gabon tu mets ta jupe de je ne sais pas combien de millimètres, les gens s’en foutent ! Et ce que j’aime chez moi, c’est que tu peux parler avec quelqu’un sans que la personne se dise que parce que tu lui souris, il peut avoir plus que le fait de parler, c’est tout. Je prends sur moi, je suis là pour mes études. Et bientôt, j’aurai fini et je rentrerai au Gabon.