« Un peu d’empathie ne ferait pas de mal »

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« Un peu d’empathie ne ferait pas de mal »

Romain, France.

Le milieu dans lequel je travaille, l’audiovisuel, est un milieu d’hommes, peut-être un peu macho. Et souvent, quand une silhouette féminine sort des bois, il y a la harde de cerfs qui, d’un coup, relève les oreilles, le nez et renifle les hormones pour dire : « Oh, vous avez vu la meuf, qu’est-ce que t’en penses ? Elle est costaude hein, y’a du matos ! » Plein de petites réflexions comme ça. D’ailleurs le mot « matos », qu’on utilise souvent dans le milieu, est symptomatique de la femme-objet. Moi je me sens très mal à l’aise là-dedans. Je n’ose trop rien dire, je ne suis pas là pour faire la morale aux gens. C’est peut-être un trop-plein de testostérone ou un besoin de poser leurs couilles sur la table…

Est-ce qu’un homme, c’est ça, et une femme, c’est exposer le matos au balconnet ? C’est une question de position de l’homme et de la femme.

Je crois qu’on n’arrive pas à se libérer de ça, dans les deux camps. Et d’ailleurs, il ne devrait pas y avoir deux camps, même si je pense qu’il ne faut pas abolir les différences qu’il y a entre les hommes et les femmes, qui existent et qui sont belles. C’est aussi pour ça qu’on s’aime. Mais de là à tout le temps les affirmer… On n’est peut-être pas obligés. Et je pense que l’homme devrait se libérer de cette pression sociale qui semble lui dire « si tu veux être un homme, il faut le montrer d’une certaine manière ». Peut-être qu’il serait temps de passer à autre chose. Il faudrait davantage d’empathie aussi, parce que je ne pense pas qu’une femme soit flattée qu’on la prenne pour un objet, et qu’elle sente des regards inquisiteurs. Moi, j’ai ressenti ça dans des bars gays, et ça ne m’a pas vraiment plu (rires). Je ne juge personne, mais ce n’est pas agréable du tout, quand tu rentres dans un bar, de te faire reluquer. C’est bien de se mettre à la place des autres. Même si on n’a pas à s’empêcher de regarder une femme qui passe dans la rue, on n’est pas obligés d’avoir des réflexions désobligeantes. On dit souvent que ces réactions sont « animales ». Mais si on observe certaines espèces, certains animaux sont beaucoup plus respectueux avec leurs femelles que certains hommes !

Pour moi, il faudrait déjà commencer par écrire « les droits de la femme et de l’homme ». Les droits de l’Homme, c’est encore souligner la suprématie de l’homme quand on parle d’humanité. On ignore la femme.

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