Madeleine, les années folles
Madeleine Mourier, c’est mon arrière-grand-mère maternelle… mais c’est avant tout une longue histoire…!
Je ne l’ai jamais connue, ma mère non plus d’ailleurs. Mais il y a deux ans, nous avons retrouvé un trésor qu’avait précieusement caché ma grand-mère. Plusieurs journaux intimes où Mad’ a raconté sa vie, de ses 16 à ses 39 ans, ou du moins ce qu’on en sait, puisque les derniers tomes de sa vie ont mystérieusement disparu… Cette Parisienne de la classe moyenne du quartier de Belleville, d’une éducation de bonne famille, élevée au pensionnat, deviendra au fil des pages et des années, de 1915 à 1937, d’une guerre aux prémices d’une autre, Madeleine Contant, sans mener une vie aussi rangée qu’on pourrait le croire. Sur 5000 pages au bas mot, d’une tenue et d’un style impeccable, au gré des aléas de la vie, de ses humeurs et des saisons, j’ai appris à connaitre mon arrière-grand-mère, comme je ne l’aurais probablement jamais connue. Qui plus est, Madeleine s’adresse souvent à des lecteurs sur ses pages. Elle écrivait donc pour être lue, et pour laisser une trace. Mieux, plus qu’un simple journal intime assidûment tenu sur plus de 30 ans, ses mémoires sont un témoignage historique, sociologique et féministe du siècle dernier.
Qu’à cela ne tienne, hors de question de laisser le travail d’une vie, ou presque, dans un placard. Je travaille depuis déjà deux ans sur son édition, recherches iconographiques à l’appui. Mais avant cela, j’ai eu envie de recréer et de partager par le son et l’image ses aventures, en réalisant « Madeleine, les années folles ». L’émission a été diffusée pendant la saison 2014-2015 sur Radio Alpine Meilleure. L’aventure continue sur cette page, sur Soundcloud et sur Facebook.
Pendant 30 minutes, je vous propose de vous plonger dans les années folles de mon arrière-grand-mère. De vivre dans la peau d’une femme du siècle dernier à travers des extraits de son journal intime, mais aussi par la musique du début du siècle que vous entendrez, de la période des Années folles au néoclassicisme. Cette émission « artisanale » vise à transmettre les réflexions d’une vie, à travers plusieurs époques : la Belle Epoque, la Grande Guerre, les Années folles et l’Entre-Deux-Guerres. Et vous le verrez, si certaines pensées sont bel et bien ancrées dans leurs époques, ses doutes, ses idéaux, ses peines, ses bonheurs, ses questionnements de fille, de femme, de mère et d’épouse n’ont bien souvent pas pris une ride.
mars 1920
Madeleine les années folles, épisode 22
janvier 1920
Madeleine les années folles, épisode 21
décembre 1919
Madeleine les années folles – Episode 20
Extrait de l'épisode 20 des aventures de Madeleine :
Jeudi 18 Décembre 1919 Jean Perzot s'est décidé à venir me voir hier, après m'avoir attendu en vain dimanche. Il me fait une cours suivie, et cela m'amuse. Des mots d'amour lui brûlent les lèvres, puis, il n'ose pas les prononcer. Cependant, il me fait comprendre assez clairement son amour. [...]"
septembre 1919
Madeleine les années folles – Episode 19
Extrait de l'épisode 19 des aventures de Madeleine :
"Samedi dernier, je n’ai pu rester insensible à ses baisers, et ce que je lui ai refusé l’année dernière, je lui ai accordé sans prière de sa part cette année. Je sais bien que cela est compris dans le baiser. L’an passé, il n’était jamais parvenu à franchir la barrière de mes dents. Mais cette fois-ci, ma bouche n’a pu rester close sous la caresse de la sienne. Je lui ai laissé cueillir mes baisers avec abandon. Pourtant parfois, je rougissais. [...]"
août 1919
Madeleine, les années folles – Episode 18
Extrait de l'épisode 18 des aventures de Madeleine :
"Samedi dernier, je n’ai pu rester insensible à ses baisers, et ce que je lui ai refusé l’année dernière, je lui ai accordé sans prière de sa part cette année. Je sais bien que cela est compris dans le baiser. L’an passé, il n’était jamais parvenu à franchir la barrière de mes dents. Mais cette fois-ci, ma bouche n’a pu rester close sous la caresse de la sienne. Je lui ai laissé cueillir mes baisers avec abandon. Pourtant parfois, je rougissais. [...]"